L'opérateur poursuit le déploiement de son réseau à Genève, Zurich et Bâle. Dans le courant de 2009, il prévoit d'équiper les villes de Lausanne, Fribourg, Berne et Saint-Gall. D'ici fin 2009, 100'000 ménages seront raccordés, comme nous l'avions déjà indiqué. Pour 2015, ce ne sont pas moins d'un tiers des ménages suisses qui devraient être raccordés dans toute la Suisse. Le communiqué de presse et le compte-rendu de tsrinfo.

Au-delà de ces chiffres, la véritable question est désormais de savoir comment le déploiement de la fibre optique, qui permet de surfer à des dizaines, voire de centaines de Mbits/sec, doit se faire dans tout le pays. Deux modèles, dont celui de Swisscom, sont en compétition. Même si ce qui suit peut paraître un peu technique, c'est absolument fondamental pour le porte-monnaie du consommateur.

Quatre fibres?
Swisscom préconise ainsi la pose de quatre fibres optiques en parallèle. La première servira pour son propre réseau. L'opérateur revendra ensuite aux autres sociétés les trois autres tuyaux. Concrètement, cela signifie que les autres opérateurs désirant profiter de toutes les capacités techniques de ces autres fibres seront obligés de déployer leur propre électronique pour les exploiter.

Les sociétés ne souhaitant pas procéder à de tels investissements devraient avoir accès à une offre de gros proposée par Swisscom sur la première fibre, comme cela leur a été proposé pendant une phase de test. En fait, c'est le même principe que pour l'ADSL de Swisscom qui a été revendu par les autres opérateurs pendant des années avant la libéralisation du dernier kilomètre.

Ou une seule?
Les électriciens, quant à eux, notamment sous l'étendard openaxs, préconisent un autre modèle, c'est-à-dire la pose d'une fibre avec un seul équipement électronique pour tous. Commercialement, ce modèle revient à une situation telle qu'on la connaissait sur le dernier kilomètre avant la libéralisation: un seul fil et les mêmes infrastructures pour tous.

Technologiquement et commercialement, la solution de Swisscom est séduisante. Malgré cela, elle rencontre une certaine résistance à Bâle et à Zurich où les services industriels de la ville EWZ rechignent, par exemple, à mettre en commun leurs efforts avec ceux de Swisscom pour déployer plus vite et efficacement cette technologie partout.

Et le consommateur?
Dommage, car il est de l'intérêt du consommateur de ne payer qu'une seule fois le développement du réseau en fibre optique, ce qui implique un minimum de collaboration entre les opérateurs. Les autorités ont d'ailleurs organisé des tables rondes sur ce sujet pour tenter d'aplanir les divergences et inciter tous les interlocuteurs à coopérer vu l'ampleur du chantier.

Reste que d'autres sociétés voient d'un mauvais œil la solution préconisée par Swisscom. Sunrise, surtout, soutient plutôt le modèle d'une seule fibre pour tous. D'ailleurs, certains font passer ce message dans le monde politique et revendiquent une révision de la loi sur les télécoms pour que l'accès à la fibre soit libéralisé à l'image de ce qui se fait pour le dernier kilomètre et le fil de cuivre.

Il faut dire que si Swisscom peut se permettre d'investir de huit à dix milliards de francs pour la modernisation de tous ses réseaux confondus, ses concurrents n'ont pas forcément les mêmes moyens... Alors que penser de la solution de Swisscom? Tout dépendra de ses modalités de commercialisation...

Xavier Studer