"Le pilote est un élément dérisoire par rapport à la voiture" [TSR]
La Formule 1 est entrée dans la deuxième partie de la saison.
L'occasion de faire le point avec Maïque Perez, Monsieur F1 de la TSR.
Au menu: la domination des Brawn GP, la polémique des diffuseurs, la
succession de Max Mosley et la menace de la création d'un championnat
parallèle.
tsrsport.ch:Vous attendiez-vous à ce que l'écurie Brawn GP soit aussi performante lors de la première moitié de saison? MAIQUE PEREZ:
Non. Brawn avait fait ses premiers essais au début du mois de mars et
réussi d'emblée des chronos impressionnants. Les spécialistes s'étaient
dit qu'elle tournait avec une voiture non réglementaire, plus légère,
afin d'apâter des sponsors. Les ingénieurs des autres écuries ont
cependant assez vite remarqué qu'il fallait compter avec Brawn GP cette
année. Lors du premier Grand Prix de la saison, à Melbourne, Jenson
Button et Rubens Barrichello avaient d'ailleurs archi-dominé le Grand
Prix...
Diffuseurs: le coup de poker de Brawn GP
tsrsport.ch:La polémique des doubles diffuseurs a fait couler beaucoup d'encre... MAIQUE PEREZ:
Brawn GP a bien sûr su tirer profit des doubles diffuseurs qui
favorisent une meilleure adhérence sur l'asphalte. L'honneur lui
revient car elle a su interpréter au maximum le règlement de la FIA.
Les autres écuries se sont très rapidement rendu compte que c'était
quasiment impossible de rattraper le coup.
Intégrer un double
diffuseur dans une monoplace n'est pas aussi simple que changer un
aileron avant. Pour certaines écuries, cela signifiait redessiner
quasiment toute la partie arrière de la voiture. Voilà pourquoi Toro
Rosso (écurie de Sébastien Buemi) n'a pas pu utiliser tel quel le
double diffuseur de Red Bull car la boîte de vitesses Toro Rosso était
positionnée différemment dans la voiture que celle de Red Bull...
"La Ferrari à la va-vite"
Jenson Button semble bien parti pour remporter le Championnat du monde 2009. [Keystone]
tsrsport.ch:La plupart des écuries se sont retrouvées démunies une fois l'avalisation des doubles diffuseurs par la FIA confirmée... MAIQUE PEREZ:
Ferrari est arrivée avec une nouvelle monoplace lors du 5e GP de la
saison à Barcelone. Elle n'est pas compétitive pour autant. Dessiner
une voiture à la va-vite est un exercice très périlleux car il n'y a
pas véritablement d'essais. Les délais sont trop courts. La seule
finalement à avoir réussi dans cet exercice est l'écurie Red Bull. Cela
est dû en grande partie à Adrian Newey, considéré comme le pape du
design.
tsrsport.ch:Brawn GP pour sa première année d'existence mène aux classements pilotes et constructeurs. N'est-ce pas paradoxal ? MAIQUE PEREZ:
En fait Honda, voyant assez vite qu'en 2008 elle n'avait pas des
voitures compétitives, a planché sur le modèle de l'année 2009. Honda
s'est concentrée sur 2009 et a développé une voiture très aboutie.
C'est faux de dire que c'est une nouvelle écurie. Ross Brawn a racheté
toute l'infrastructure existante. Il semblerait que 2009 soit une année
couverte financièrement par Honda. Ceci afin d'éviter de devoir
licencier 700 employés. Avec de tels résultats, Ross Brawn ne devrait
pas avoir de problèmes à trouver des sponsors.
L'inconnue "météo"
tsrsport.ch:Voyez-vous Brawn GP remporter les titres pilotes et constructeurs ? MAIQUE PEREZ:
Il y a un mois, j'aurais répondu par l'affirmative mais désormais les
Red Bull ont atteint un haut niveau de compétitivité. En condition
fraîche, Red Bull est plus performante que Brawn GP, qui n'arrive pas à
chauffer ses pneus à bonne température.
tsrsport.ch:Les
pneus sont les mêmes pour toutes les écuries. Comment se fait-il donc
que Brawn GP rencontre des problèmes de mise en température des gommes
par temps frais ? MAIQUE PEREZ: C'est une
question de réglage de la voiture, en jouant par exemple sur la
pression des pneus ou la dureté des suspensions. Si on modifie la
dureté de la suspension cela peut avoir des conséquences sur
l'équilibre de la voiture. Peut-être que la Brawn nécessite d'être plus
dure en suspension. Le pneu tape plus l'asphalte et chauffe donc moins.
Quand une voiture est plus souple en suspension, la voiture va aider le
pneu à bien travailler, à faire en sorte que le pneu épouse le bitume
et chauffe plus facilement. Ce sont des réglages fins.
Ross Brawn veut que Button gagne
tsrsport.ch:Le leader Jenson Button compte 24 points d'avance sur son coéquipier Rubens Barrichello. Comment expliquer une telle différence? MAIQUE PEREZ:
En valeur pure, Button est je pense un meilleur pilote. Deuxièmement,
Ross Brawn veut que Button gagne. L'épisode du Nürburgring est là pour
en attester. Lors du deuxième ravitaillement de Barrichello, les
mécaniciens ont eu un problème avec le pistolet à essence. Personne
n'est à l'abri d'un problème technique, mais en attendant ce n'est pas
arrivé à Button. Et puis à Barcelone, Barrichello menait la course
avant qu'il se voie changer sa stratégie de course. En devant rentrer
aux stands, le Brésilien a terminé deuxième derrière son coéquipier.
tsrsport.ch:Contrairement à Brawn GP, l'écurie Renault ne livre pas les mêmes monoplaces à Alonso et Piquet. Pourquoi? MAIQUE PEREZ:
Théoriquement, Fernando Alonso dispose d'une meilleure voiture que
Nelson Piquet Junior. Toutes les évolutions, qui sont en principe des
améliorations, s'effectuent d'abord sur la monoplace de l'Espagnol.
Ceci pour des raisons de moyens et peut-être de coûts. Si
l'amélioration se révèle convaincante elle est ensuite apportée sur la
voiture de Piquet. Il est donc difficile de comparer les performances
des 2 pilotes.
Hamilton sait toujours conduire mais...
Lewis Hamilton ne peut pas faire grand-chose cette année de sa McLaren. [Keystone]
tsrsport.ch:Lewis Hamilton était sacré champion du monde en 2008. Cette année il est inexistant. Une explication ? MAIQUE PEREZ:
C'est simplement sa voiture qui est tout sauf performante cette année.
Finalement, un pilote ne peut pas faire grand-chose dans ce genre de
situation. Hamilton sait toujours conduire mais lorsque la voiture ne
fonctionne pas... On se rend compte que le pilote est un élément
dérisoire par rapport à la voiture. Tu peux être le meilleur pilote au
monde, si tu n'as pas la voiture c'est difficile d'être champion du
monde. Par contre, tu peux être champion du monde en n'étant pas le
meilleur pilote.
Quand Jacques Villeneuve a été champion du
monde en 1997, cela ne pouvait pas être possible autrement. Sa voiture
était vraiment très supérieure à toutes les autres. On disait même
qu'il aurait dû être sacré avant le dernier Grand Prix. Par rapport à
Schumacher, le Canadien était moins fort mais il a tout de même gagné.
propos recueillis par Miguel Bao
Autre dossier: Maïque Perez nous parle de Sébastien Buemi, qui attend son "avion de chasse"
Poker menteur, bras de fer: Silverstone marquera-t-il l'histoire?
20 juin 2009
L'ambiance ici à Silverstone est très particulière. On n'a
presque pas parlé sport. Les essais libres ont preeque été relégués au second
plan.
Les protagonistes, Max Mosley – président de la FIA
(Fédération Internationale de l’Automobile / photo de gauche) et Bernie Ecclestone - le détenteur
des droits commerciaux de la Formule 1, ont tous deux joué à cache-cache avec les médias. Mais
on sait que ça bouge, qu’il y a beaucoup de discussions en coulisses.
Les team-managers n’ont pas été très loquaces non plus. Ceux
qui dirigent la FOTA - les propriétaires des écuries, n’ont pas beaucoup parlé.
Les pilotes, eux, essaient de se concentrer sur leur course, sur ce qu’ils
doivent faire, sur ce qui est leur métier. C’est dire qu’ils ne sont pas
beaucoup plus prolixes. Sébastien Buemi l’exprimé clairement sur notre antenne:
« A quoi bon se préoccuper, se casser la tête, alors que les pilotes n’ont
de toutes façons aucune influence sur l’évolution de la situation.»
Qui va gagner?
Ce qui est certain, et ces réactions - respectivement
« non-réactions» - en attestent: la F1 est en ébullition, elle est remise
en question et elle se remet en question. On se trouve dans un véritable bras
de fer entre les différentes parties. Aujourd’hui, il est impossible de dire
qui va gagner. Impossible de deviner s’il n’y a qu’un poker menteur qui est
engagé, si quelqu’un va céder ou si, effectivement, on va inéluctablement vers
la scission.
Alors, tout au long de ce week-end de Silverstone, tous les
événements sportifsauront comme toile
de fond l’avenir de la Formule 1. Suivez les essais qualificatifs – samedi dès
13h50 sur TSR2 -, puis le grand prix de Grande-Bretagne – dimanche dès 13h45
sur TSR1! Il y a peut-être un côté historique à ne pas manquer…
Le retour en Europe de la Formule 1 est
attendu chaque année avec beaucoup d’impatience. Par les fans en premier lieu,
plus besoin de se lever aux aurores pour suivre les exploits de Sébastien Buemi
et consorts. Par les journalistes ensuite, les grands motorhomes sont déployés,
on peut à nouveau côtoyer les pilotes et les teams dans leurs hospitality sans
avoir l’impression de faire intrusion dans leur intimité. Par les équipes
enfin, car après 4 courses, beaucoup de modifications et d’améliorations sont
attendues sur les voitures.
Le calendrier serré et l’éloignement
géographique des courses du début de saison ne laissent que très peu de marge
de manœuvre aux ingénieurs et mécaniciens. Les 3 écuries équipées du double
diffuseur en ont bien profité pour marquer des points et les esprits, les
autres courent après le temps perdu et le retard accumulé. Le KERS semble
désormais mis de côté voire carrément définitivement abandonné par un certain
nombre d’équipes. Et tout le monde est confiant avant le rendez-vous de ce
Grand Prix d’Espagne, « nous avons de nouvelles pièces et apporté des
améliorations qui vont nous faire gagner près d’une seconde et ainsi nous
permettre de grimper dans la hiérarchie ! ». Discours maintes fois
entendu dans le paddock et colporté par les médias. Du coup, difficile voire
impossible de prédire qui sera aux avant-postes.
La séance qualificative du samedi et la course
dimanche n’en seront que plus palpitantes.
Vendredi soir et samedi
après-midi, dans le cadre de la WestFest de Zurich et devant de nombreux curieux, le pilote suisse Neel Jani a inauguré, au volant d’un
puissant bolide de 950 ch de l’écurie de F1 Red Bull Racing, le contournement
d’autoroute ouest et donc aussi le tunnel d’Islisberg. Pour la première fois
depuis le dernier GP de F1 de 1954, de la gomme a ainsi à nouveau été brûlée à
pleine vitesse sur l’asphalte suisse!
La foule était
accourue en se bouchant les oreilles pour suivre l’étonnante performance du
Suisse Neel Jani âgé de 26 ans. Le Bernois lança sa fusée 10 cylindres sur le ruban flambant neuf de
l’autoroute et profita d’un contournement d’autoroute non encore ouvert au
trafic pour proposer un spectaculaire showrun. Sur 5,7 kilomètres, la Red Bull
Racing effectua plusieurs tours impressionnants lors de ce véritable "tunnel
crossing".
Dès le départ, Jani
accélérait en quelques secondes à la vitesse de course en freinant peu après le
passage du tunnel d’Islisberg. "A cet endroit, il y avait suffisamment de place
pour donner du boulot aux mécaniciens", plaisantait Jani après avoir bousillé un
jeu de pneus. "Je crois que j’ai roulé un peu plus vite que ce qui sera permis
ici à l’avenir", continuait de rigoler l’ex-pilote d’essai de l’ancienne "Scuderia
Toro Rosso", aujourd’hui engagé en A1GP.
2009 est une année particulière pour la Suisse en matière de
sport automobile. L’arrivée de Sébastien Buemi dans la discipline reine a été
unanimement saluée par les médias, les supporters, le public en général.
Aujourd’hui, plus personne n’ignore qui est ce pilote vaudois de 20 ans et
demi.
A la Télévision Suisse Romande, nous avons découvert
Sébastien Buemi en juin 2005, alors qu’il militait en Formule BMW. Puis, régulièrement,
nous avons suivi sa progression, en F3 Euroseries, puis en GP2 et enfin en F1.
Normal dès lors, me direz-vous, que nous prêtions une
attention toute particulière au numéro 12 sur la grille de départ. De toujours
garder un œil sur l’écran de chronométrage pour voir où si situe exactement la
Toro Rosso par rapport à la concurrence.
Normal ? Pas si évident que ça. Depuis le début de la
saison, certains téléspectateurs nous ont fait part de leur ras-le-bol. La TSR
parle trop de Sébastien Buemi ! Si si, je vous assure ! Le
commentateur est chauvin, on se croirait sur une chaîne française, etc, etc…
D’autres téléspectateurs, au contraire, se sont demandés
s’il y avait, aux yeux de la TSR, un Suisse dans le paddock et si nous nous
rendions bien compte du caractère exceptionnel de cette représentation
helvétique en F1.
Alors, oui, je continuerai à parler souvent de Sébastien
Buemi lors des retransmissions. Pas assez pour certains, beaucoup trop pour
d’autres. Mais c’est une véritable valeur ajoutée que nous pouvons vous
apporter par rapport à n’importe quelle autre chaîne de télévision. Et nous
allons poursuivre dans cette voie.
Lewis Hamilton et McLaren ont une nouvelle fois subi les
foudres de la FIA. Exclusion pure et simple du Grand Prix d’Australie suite à
ce dépassement de Jarno Trulli lors de la 2ème phase de Safety Car en toute fin de course.
Le mensonge de Hamilton
On peut épiloguer des heures et des heures. Lewis Hamilton a
menti ("Mon oeil", a-t-il l'air de dire ici aux commissaires) par omission lors de son audition par les commissaires juste après la
course, il mérite donc une sanction. Mais…
Le champion du monde et son écurie ont nié avoir à un moment
ou un autre voulu laisser passer volontairement Jarno Trulli. C’était en fait
l’erreur de trop. Pas la première.
Quel imbroglio !
En fait, Lewis Hamilton aurait pu rester sagement à sa place
lors de cette phase de la voiture de sécurité. Si Jarno Trulli a effectivement
quitté la piste avant de réintégrer le peloton, les autres concurrents étaient
autorisé à le doubler, sans sanction. C’est ce qu’à fait Lewis Hamilton, mais
par crainte de sanction justement, il a préféré laisser passer Trulli. Tout
l’imbroglio de l’affaire se situe là.
Si Lewis Hamilton ne s’était pas écarté de sa trajectoire
pour permettre à la Toyota de le doubler, il aurait pu fêter tranquillement sa
3ème place, sans être inquiété par la FIA. Si Lewis Hamilton avait
dit aux commissaires qu’il s’était écarté pour laisser passer Trulli pour ne
pas subir une pénalité, il aurait gardé sa 4ème place conquise sur
la piste.
Mais Lewis Hamilton et McLaren ont fait tout faux. Sur ordre
de l’équipe d’après le pilote. Si tel est le cas, c’est l’équipe qu’il faut
sanctionner, pas le pilote. La FIA n’exclut d’ailleurs pas d’aller plus loin
dans cette affaire. L’acharnement ne fait que commencer. Sébastien Buemi (photo) semble encore loin de toutes ces turpitudes.
La date du 29 mars 2009 est marquée au feutre rouge chez tous les passionnés de F1. Dimanche, la Suisse fera donc son retour dans le petit monde de la Formule 1. On a déjà (presque) tout dit sur Sébastien Buemi, je vais donc vous épargner un énième récit de son parcours, son grand-père au passé prestigieux, etc…
Sébastien Buemi va bien et c’est ça l’essentiel. A quelques heures de son entrée en lice dans la cour des grands, il est serein, reposé, impatient d’en découdre. Depuis son arrivée lundi matin à Melbourne, il a pu prendre un peu plus la mesure de l’impact, médiatique surtout, que son nouveau statut lui procure. Les télévisions du monde entier veulent l’interroger, les photographes le suivent dans tout le paddock, ses moindres faits et gestes sont désormais épiés. Et comme il est seul rookie de la cuvée 2009, c’est un peu l’attraction.
Il gère tout cela avec beaucoup de détachement et de calme. La grosse tête, ce n’est pas le genre de la maison. D’ailleurs, c’est le conseil que lui a prodigué son coéquipier Sébastien Bourdais : rester lui-même et tout ira pour le mieux. Une fois ses obligations accomplies, se retrouver en famille avec son père et ses 2 oncles venus le soutenir est sa priorité.
Sébastien Buemi ne néglige pas pour autant sa préparation physique et mentale pour son 1er Grand Prix. Tous les jours un peu de course à pied. Et même quelques balles de tennis échangées avec Sébastien Bourdais pour se maintenir en forme. Mais le travail de fond a déjà été accompli durant l’hiver, le pilote vaudois est prêt pour la grande aventure.
Plus que quelques heures et le rêve deviendra réalité, un Suisse en F1…
C’est la question récurrente du week-end. Chacun a envie de connaître les préférences de l’autre.
Et chacun y va de son point de vue. L’un mérite plus que l’autre, l’autre a été plus chanceux, celui-là est plus sympa, etc…
Hamilton ou Massa?
Je pourrais me réfugier derrière la neutralité qui nous caractérise. Mais je me lance, quitte à m’attirer les foudres de certains…
Personnellement et très franchement, j’avoue ma préférence pour Felipe Massa. Ne serait-ce que pour l’ambiance qui va dès lors régner ici en cas de sacre du Brésilien. Et d’un autre côté je me dis que Lewis Hamilton, si près du but la saison dernière, mérite peut-être de décrocher la timbale.
Alors difficile de faire un choix. Non, finalement je n’ai pas de préférence entre Hamilton et Massa. J’ai juste un souhait : que l’issue du championnat se joue à la régulière. Et le nouveau champion du monde, quel qu’il soit, sera un très beau champion du monde…
Au moment, où les pilotes entament au Japon leur antépénultième Grand Prix de la saison - le 16e sur 18; après le Japon ne resteront plus que ceux de Chine, le 19 octobre, et du Brésil , le 2 novembre - , c’est pourtant celui du Canada qui attire notre attention.
Et là, (mauvaise) surprise : plus de course au Canada ! Du coup, tout le monde se mobilise, des pilotes aux autorités québécoises, en passant par les journalistes.
Les pilotes et autres teams managers regrettent cette décision, parce que le circuit Gilles-Villeneuve est tellement particulier.
Le cadre est magnifique, le tracé exigeant pour les mécaniques, le soutien populaire toujours au rendez-vous.
La ville de Montréal, la province de Québec et même l’État canadien savent que le Grand Prix est une vitrine mondiale, aux retombées économiques très importantes.
Le (petit) différend financier entre le promoteur de la course et Bernie Ecclestone - à l’origine de la suppression du GP - pourrait être réglé en un tour de main par les autorités locales.
Enfin les journalistes sont en deuil, parce que Montréal, c’est très sympa comme ville. Pour le shopping, les sorties, etc…
Que des bonnes raisons, vous l’aurez compris !
Alors n’hésitez pas à vous rendre sur le site http://www.manipef1.com/petition afin de signer la pétition. Ça ne suffira peut-être pas pour faire changer Bernie Ecclestone d’avis, mais on aura au moins essayé !
Je n’ai jamais caché ma préférence pour le pilote espagnol (difficile de renier ses origines) et il a remporté aujourd’hui l’une des plus belles course de la saison. Alors oui, j’étais très content pour lui lorsqu’il a renoué avec la victoire, plus d’une année après son dernier succès. Avec une 15ème place sur la grille, pronostiquer pareil résultat aurait paru suicidaire. Mais il a fait, « comme au bon vieux temps » devait-il déclarer, une course exemplaire, avec le soupçon de chance nécessaire, mais surtout avec la maîtrise d’un double champion du monde. Le toréador est toujours là !
Il faut dire que tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce Grand prix de Singapour un événement exceptionnel.
Le cadre tout d’abord, magnifique, dans la nuit de Singapour, ce serpent illuminé au milieu des gratte-ciels. Ce circuit difficile, exigeant, ne laissant aucun répit aux pilotes, il ne fallait pas relâcher la pression, à aucun moment. Enfin la course, au déroulement indécis, au dénouement improbable.
Ferrari a craqué aujourd’hui. Felipe Massa n’a certes pas été épargné par la malchance, mais à partit du moment où les contretemps se sont enchaînés, le pilote brésilien a complètement perdu les pédales. Kimi Raikkonen aurait pu sauver la mise, marquer quelques points importants dans l’optique du classement des constructeurs. Le champion du monde a fauté et a définitivement du adieu à sa couronne en s’envolant sur un vibreur.
Je n’ai rien contre Ferrari, bien au contraire. C’est juste un constat. Les Rouges sont passés à côté, McLaren a fait à peine mieux. Heikki Kovalainen a été transparent, comme trop souvent. Seul Lewis Hamilton a su tirer son épingle du jeu, le leader du championnat fait un pas de plus vers le titre qu’il avait laissé filer il y a une année.
Merci enfin Nelson Piquet Jr, c’est finalement grâce à la sortie de piste du jeune pilote brésilien que la course s’est emballée. Fernando Alonso a certainement dû avoir une pensée pour son coéquipier au moment de franchir la ligne d’arrivée.
tsr.ch, placé sous la responsabilité de la TSR, met en ligne sur cette page des "blogs" personnels souvent décalés, parfois impertinents. Ces textes proposent des regards subjectifs; c'est un espace de liberté de ton qui ne représente pas le point de vue de telle ou telle émission mais bien celui de son auteur.